Aujourd'hui, c'est la fête des grands-mères. La mienne est morte il y a bien longtemps mais mon coeur pense à elle bien souvent.
Elle m'a toujours considéré comme "normal", moi l'handicapé de la famille. Comme toute ma famille, d'ailleurs. C'est elle qui, quand j'avais cinq ans, a dit à mes parents : " Il est bizarre, ce gosse, il ne bouge pas". Effectivement, contrairement aux autres enfants, je n'essayais pas de crapahuter sur mes quatre pattes pour partir à la découverte du monde. Je restais là où on me posais.
C'est elle qui m'apprit à lire.
Plus tard, ma grand-mère vit que ma ligne de vie faisait trois fois le tour de ma main, signe que mon existence serait longue. Elle y devina également que je deviendrai célèbre. Il va falloir y songer sérieusement parce que malgré tout le plus court est devant moi, à moi de battre le record des records...Mais un petit-fils ne doit jamais faire mentir sa grand-mère, alors...!
Ma grand-mère était, vous l'avez compris, extrêmement affectueuse et notre amour était réciproque.
De son temps, la fête des grands-mères n'existait pas. On les aimait tous les jours ou presque. Ce n'est pas parce qu'un gus a décrêté qu'un jour leur serait dédié, qu'il faut les ignorer le restant de l'année. Et puis, cette fête a son revers: le chagrin que ressentent les mémés oubliées. Il faudrait, pour y remédier, que chaque personne sans grand-mère offre des fleurs à des personnnes âgées isolées. Tiens, je lance cette idée : En 2012, on le fait. Chiche!
Mes grands-mères ne m'ont pas manqué; par contre, mes grands-pères, si.
Peut-être qu'un gus inventera la fête des grand-pères... A la place des fleurs, je préférerais un bon vin d'Alsace.
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